Dans le triptyque People, Profit, Planet, seul un des trois piliers ne résiste pas à la crise !
Dans le triptyque People, Profit, Planet, seul un des trois piliers ne résiste pas à la crise !
Par Fabrice Bühler
Par Fabrice Bühler
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Dans un article des Echos du 7 avril, on peut lire que l’économie française va s’effondrer de plus de 5% voire 6% en France en 2020. Et ce n’est qu’une estimation incertaine. La RICHESSE nationale va donc se réduire comme jamais depuis 1945. Pourtant… de la richesse qui ne disparaît pas avec la crise, on en voit beaucoup.
Reprenons là ou j’ai terminé mon précédent billet (voir J'ai acheté un jeans et tout le monde s'en f…) : et si l’on soignait un peu notre myopie en observant la valeur du système économique sous le triple prisme des trois catégories de capital : People, Profit, Planet (réf. Roche et Jakub 2017).
Je regarde par ma fenêtre et notre capital Planet ne me semble pas très affecté par le confinement. Le printemps bourgeonne allègrement, les animaux prennent l’espace laissé par les humains et, mieux, la pollution diminue semble-t-il (trafic parisien divisé par 10 en trois semaines !).
People… ce capital peut s’apprécier sous deux facettes complémentaires. La première, les compétences disponibles. Je ne crois pas que les compétences des artisans, ingénieurs, experts, professeurs, etc. se soient évaporées en 3 semaines. Cette richesse demeure et peut tenir des mois ! La seconde facette, c’est le niveau d’engagement. Là encore, je ne vois aucun fléchissement : c’est une évidence dans les professions médicales ou l’alimentaire (encore merci !) mais ailleurs aussi, la motivation de la « french workforce » ne fléchit pas ! Il suffit d’échanger autour de soi pour voir à quel point les salariés, indépendants ou professeurs redoublent d’inventivité pour « bosser comme on peut » ! Ça tient mais c’est là que nous devons porter notre effort : la sortie de crise (2020 et 2021) se fera sur le niveau d’engagement, de motivation et de cohésion des « travailleurs ».
la sortie de crise (2020 et 2021) se fera sur le niveau d’engagement, de motivation et de cohésion des « travailleurs »
D’abord se remettre sur pied… certains vont sortir physiquement et/ou moralement épuisés de la période de confinement même parfois ceux qui n’ont pas pu travailler. Redémarrer comme des fous reviendrait pour certains, à attaquer un second marathon juste derrière le précédent, et pour d’autres à s’y lancer sans échauffement. Il faudra compter quelques semaines où la pression devra être contenue par le management pour ne pas risquer le « burn-out de redémarrage ».
Ensuite, ne pas transformer la guerre contre le Corona en guerre intestine : la tentation sera grande de juger qui a été bon ou mauvais pendant la crise. Qui a joué le jeu ou qui a profité. C’est un réflexe social classique en sortie de crise. Le rôle des leaders sera clé pour couper court à cette tentation. Les leaders rassembleurs et fédérateurs tireront leurs équipes vers le haut et pointeront le doigt vers le futur.
Le doigt vers le futur… C’est là le troisième point clé pour le management des organisations : proposer pour son équipe un projet commun renouvelé, une vision positive autour de laquelle on pourra cristalliser les efforts pour construire du sens, moteur principal du capital People.
Nous sommes bien conscients que l’argent (capital Profit) est une ressource qui va tous nous préoccuper. Finalement, si le manque de profit peut handicaper ou tuer des organisations, ce qui les sauvera, c’est la motivation des acteurs qui combinée à leurs compétences (qui elles perdurent pendant la crise) pourra créer le rebond.
Quant au capital Planet il sera peut-être l’un des leviers de motivation pour la « reconstruction ». Car finalement c’est possible de réduire la pollution mondiale en trois semaines… alors l’espoir est permis.
Pour contacter Fabrice Bühler : fbuhler@8emecontinent.com