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Quand j’étais au BCG, ce que j’y préférais c’était le business sense, le sens des affaires. On en parlait à la machine à café en évoquant les 5 sens comme le flair, la vista, l’écoute des signaux faibles, les hard facts, ... En bref le business sense, critère de recrutement, était une sorte de 6ème sens mystérieux et passionnant.
Mon souhait de le développer chez mes clients m’est resté. Car disposer de ce je ne sais quoi et ce presque rien (merci V. Jankélévitch) est plus qu’un atout dans un monde VUCA, c’est un oudler qui renverse tout. Attention, mes espoirs de réussir dans ce domaine étaient froidement douchés par une croyance des déterministes : "le sens des affaires est un don, il est inné ou n’est pas et il y a des élus qui l’ont… et d’autres non" me disait-on. On m’accordait que ce n’était pas qu’une histoire de... Q.I., mais aussi une histoire de... Q.E. Mais "à quoi bon, lâche l’affaire, fais ton deuil de trouver une solution à ton équation, ne perds pas ton temps à te bercer d’illusions, ce 6ème sens ne se développe pas." Basta !
Mais décidé à cheminer sans jamais renoncer (comme Axel Kahn), je m’étonnais ; car les success stories de la Silicon Valley, montraient que le business sense faisait mentir les probabilités basées sur le passé. Les héros qui en étaient dotés, surfaient sur des vagues... à venir, savait se retirer… à l’apogée, quand la dérivée seconde de la fonction passe de positive à négative. Un peu comme si, tu sais quoi ?… ces héros, pourtant so humane, voyaient, sentaient, entendaient, touchaient et goutaient, avant tout le monde, d’autres réalités.
Ces histoires à la against all odds étaient romanesques et presque romantiques. Des batailles homériques et passionnées avaient opposé dans les board rooms, des entrepreneurs aux intuitions fulgurantes… à des raisonneurs aux raisonnements raisonnables qui les arraisonnaient de conseils, pourtant pour leur bien !
Pourtant ces entrepreneurs, inventeurs, disrupteurs, n’étaient pas des supermen insensibles aux émotions, leurs visages n’étaient pas impavides car ils aimaient, plus qu’ils ne redoutaient, ce moment when your emotion kicks in… Ils ne vivaient pas sans peurs mais celles-ci s’étaient transformées en fight plus qu’en flight, ils avaient eu le courage de se connecter à leurs émotions avant de décider de sauter dans le vide, de mettre tous leurs œufs dans le même panier. En tout cas ils ne restaient pas au bord de leur existence à attendre d’avoir plus de chances et moins de risques dans une autre destinée.
Alors pour vous mes lecteurs qui veulent tout comprendre sans attendre car "on est pressé, Ludo, c’est la rentrée !" je vais vous dévoiler cet essentiel : ces héros des temps post-modernes ont réussi à développer leur honnêteté émotionnelle !
"WTF, mais KEZAKO ce concept hybride… qui doit être faux car on n’en a jamais encore entendu parlé !" disent en cœur mes amis réalistes qui savent en toute occasion garder pour eux leurs émotions.
Tout d’abord être honnête n’est pas un casse-tête : il s’agit d’être loyal et droit dans ses bottes. Être honnête intellectuellement nécessite un peu plus de cran, il s’agit de se remettre en cause, de corriger ses propres erreurs de jugement voire de reconnaître ses torts. Mais pour être honnête émotionnellement il en va différemment, il s’agit de savoir danser une valse à 3 temps. Il faut savoir ressentir ses émotions, savoir les discerner et savoir les partager.
Savoir ressentir, implique d’entrainer ses 5 sens pour éviter de les anesthésier ou de se dénerver. Savoir discerner, implique de trouver ses émotions cachées, qui comme les trains au passage à niveau se cachent souvent derrière une autre. Par exemple pour la peur, émotion miroir du courage, il faut desceller assez de briques de peurs fertiles, comme le trac utile qui bande les muscles du corps et de l’âme, pour faire tomber le mur de peurs terreurs qui lui, annihile.
Savoir partager ses émotions, c’est oser faire traverser à ses gut feelings la frontière qui sépare l’implicite de l’explicite. C’est l’étape la plus difficile car on y est soumis au regard judgmental des autres et le ridicule peut tuer, une face peut se perdre, ou la honte peut faire ressembler une émotion à une confession.
Notre expérience du développement de l’Honnêteté Emotionnelle chez nos clients n'est pas nouvelle chez Huitième Continent. Honnêtement ? C’est plus facile à dire qu’à faire …mais nos travaux, résolument collectifs, ne font ni fi des ressentis, ni n’en font l’emphase. Le plus intéressant de cette histoire c’est qu’il faut commencer par la fin : créer un climat de partage ou le jugement lapidaire devient considération sincère. Ce shift d'atmosphère accélère instantly l’intelligence collective et dieu que c’est puissant que de voir un collectif développer son 6ème sens.
Enfin n’oubliez pas de vous en créer une d’émotion avant de zapper vers le prochain post LinkedIn, vous pouvez cliquer sur le cœur du like, la bulle du commentaire et l’icône du partage… alors lâchez-vous ! Cliquez les trois à la fois et... ressentez le plaisir d’avoir fait progresser ce sujet ! Bonne journée et bonne rentrée.
Pour contacter Ludovic Herman : +33 6 22 02 34 03